SLMMC écrit au Ministère de l'intérieur

Monsieur le Ministre de l'intérieur, Sara et Luisa-Maria de l'école élémentaire 50 rue Vauvenargues Paris 18ème doivent rester en France ! Voici les écrits adréssés par les membres du comité de soutien à SLMMC

Thursday, January 12, 2006

Faute de réponses, nouvelle lettre

Monsieur le ministre d'état,

vos services affirment ne pouvoir répondre qu'aux questions entrant dans votre domaine de compétence.
Mes précédentes lettres étant restées sans réponse, j'en déduis qu'elle devait se trouver sur votre site http://www.service-public.gouv.fr/ .

Aujourd'hui, je vous écrit à nouveau, ne trouvant nulle part la trace des frais financiers engagés par le ministère de l'intérieur afin de louer une salle de spectacle. Cette salle privée (dont la location est réglée par les contribuables) était probablement nécessaire afin de répondre à l'affluence de journalistes et militants UMP désirant assister au nouveau meeting du candidat à la candidature UMP en vue de l'élection présidentielle 2007.
Ignorant qui a payé la facture de cette location, je vous pose la question : est-ce l'état français ou l'UMP qui régle la location de la salle Gaveau ?

De plus, je contacte les gestionnaires de ce lieu.
En effet je crains fort un nouveau silence total de vos services.

En attendant une réponse rapide et précise, veuillez recevoir, monsieur le ministre de l'Interieur, mes salutations républicaines.

Hervé Perrot

Monday, October 24, 2005

Lettre au Ministre de l'Education Nationale

Monsieur le Ministre,

Deux élèves colombiennes de l'école élémentaire 50 rue Vauvenargues Paris 18ème sont invitées à quitter la France avec leurs parents.
Il s'agit de Sara Sanchez Bedoya (6 ans en CP) et Luisa Sanchez Bedoya (bientôt 11 ans en CM2).
Le jugement aura lieu jeudi 27 octobre 2005 12h30 devant le Tribunal Administratif de Paris.

En tant que parent d'une élève de cet établissement, j'ai besoin de vos conseils pédagogiques et ministériels.
Devons-nous (parents) protéger et cacher Sara et Luisa d'une expulsion vers la Colombie, pays où leur grand-mère et leur oncle ont été tués par balle, et leur père torturé devant les yeux de Luisa l'aînée ?
Devons-nous (parents) expliquer à nos enfants qu'il faut respecter les décisions du Préfet de Police de Paris Pierre Mutz, par respect de la République Française dans laquelle nous vivons ?

Pourtant en mai 2005, élèves enseignants et parents avons dévoilé des plaques à la mémoire de 3 jeunes filles de l'école 50 rue Vauvenargues Paris 18ème, décédées dans les camps de concentration lors de l'occupation allemande entre 1940 et 1944.
Enfants (de 5 a 11 ans), enseignants et parents ont été profondément émus en écoutant le témoignage d'une femme d'un certain âge. Cette personne d'origine juive avait été "cachée " par son institutrice durant l'occupation allemande. En mai 2005, elle était devant nous emplie d'émotion, saluant la mémoire de son enseignante qui lui avait sauvé la vie.
Adultes et enfants tentaient de retenir les glandes lacrymales.
Cette femme extraordinaire était venue quelques semaines plus tôt bavarder avec les enfants (dont Luisa-Maria) de l'école élémentaire 50 rue Vauvenargues Paris 18ème afin de témoigner de la " chance " d'avoir vécue quelques années sous l'aile protectrice de celle qui l'appelait " ma princesse " et d'être en vie en 2005.

Aujourd'hui je dois tenter d'expliquer à mon enfant (comme d'autres parents de l'école élémentaire 50 rue Vauvenargues Paris 18ème) que cette institutrice en pleine occupation allemande avait désobéit à ses supérieurs et sauver la vie d'un enfant. Mais comment ?
Qui avait la certitude durant l'occupation allemande lors de la seconde guerre mondiale que les camps de concentrations tuaient juifs, tziganes, communistes, homosexuels, opposants ?
Cette institutrice a fait son devoir d'être humain et j'ai connu ses deux filles (présentes et en larmes à la cérémonie). Cette institutrice est décédée il y a 2 ans. Par contre j'ai vu de mes propres yeux la petite fille devenue une femme d'un certain âge sauvée par cette enseignante qui a bafoué l'ordre et la hiérarchie.

Oseriez-vous Monsieur le Ministre de l'Education Nationale menacer les actuels enseignants de l'école élémentaire 50 rue Vauvenargues Paris 18ème ainsi que les parents d'élèves qui se mobilisent afin que Sara et Luisa-Maria ne soient pas les tristes noms gravés sur une plaque dans quelques années car la France les a expulsé et qu'elles auraient subit le même sort que leur grand-mère et leur oncle ?
Ou bien des inspecteurs de l'Académie de Paris (qui dépendent de votre ministère) oseraient-ils intervenir auprès des enseignants de l'école élémentaire 50 rue Vauvenargues Paris 18ème afin de les intimider en expliquant par exemple qu'il ne faut pas s'opposer aux forces de l'ordre qui viendraient arrêter Sara et Luisa-Maria ?
Et je pense à nouveau à cette institutrice qui à sauver cette enfant devenue une personne âgée …

Aujourd'hui je dois répondre aux questions de mon enfant (comme d'autres parents de l'école élémentaire 50 rue Vauvenargues Paris 18ème doivent répondre aux questions de leurs enfants) , et je ne trouve pas de réponse cohérente.

Alors je le vous demande Monsieur le Ministre, en tant que père, que puis-je expliquer à mon enfant ?

Hervé Perrot

Monday, October 17, 2005

Les courriels à Nicolas Sarkozy

"Sara et Luisa-Maria de l'école Vauvenargues Paris18 doivent rester en France !

2 enfants scolarisés en France (CP et CM2 de l'école 50 rue Vauvenargues 75018 Paris) subissent la politique d'objectifs d'expulsions initiée par l'état français et plus particulièrement par le Ministre de l'intérieur.
Les enseignants de Sara et Luisa-Maria, tout comme les parents d'élèves de l'école Vauvenargues sont informés de cette volonté de l'état.

J'espère que chaque individu légalement français, se souvient de ses origines et du parcours de ses ancêtres.

Pouvez-vous Monsieur le ministre stoppez nos préfets soumis à votre objectif d'expulser des ressortissants étrangers de France, dans le cas précis des colombiens parfaitement intégrés et scolarisés.

Cordialement.

Hervé Perrot"



"Sara et Luisa-Maria de l'Ecole Vauvenargues de Paris 18ème doivent rester en France

Monsieur Le Ministre,

Je suis la maman d'une enfant de bientôt 10 ans qui fréquente l'école primaire du 50 Rue Vauvenargues à Paris dans le 18ème.

Une de ses meilleures amies s'appelle Luisa, elle est dans sa classe depuis plusieurs années et elles sont vraiment tres proches. Ma fille a meme souhaité que Luisa l'accompagne pendant des vacances chez ses grands parents.

Aujourd'hui, Luisa est tres perturbée (et ma fille également), car elle vient d'apprendre qu'il fallait certainement qu'elle quitte la France pour se rendre en Colombie, pays qu'elle ne connait quasiment pas puisqu'elle l'a quitté il y a maintenant plus de 5 ans!!

Mr Le Ministre, c'est au père de famille que vous etes que je m'adresse, comment expliquer à ma fille et à sa meilleure amie, qu'après 5 ans d'une parfaite intégration, qu'il faudrait meme donner en exemple (parents et enfants parlant parfaitement le français, investissement à la vie quotidienne et associative de l'école, investissement à la vie associative et sportive du quartier), cette famille doit repartir en Colombie????
Comment expliquer à Sara qui est arrivée en France à 9 mois et qui a maintenant 6 ans, qu'elle doit repartir dans un pays qu'elle ne connait pas?
Comment expliquer à qui que ce soit que nous laissons une famille s'installer et construire sa vie pendant 5 ans pour lui dire en finalité que nous n'en souhaitons pas sur notre territoire???
Comment expliquer à nos enfants, ce qu'est la Liberté, ce qu'est l'Egalité et surtout ce qu'est la Fraternité dans ce cas????

Merci de vos réponses Monsieur le Ministre, et surtout merci de bien vouloir revoir le cas de cette famille qui représente a elle seule la plus parfaite des intégrations,

Dans l'attente, je vous prie d'agréer, Monsieur le Ministre, mes sincères salutations

Anne-Laure MOUTURAT"


"Luisa-Maria et Sara, 2 elèves de l'Ecole Vauvenargues, doivent rester en France.

Monsieur Le Ministre

Je suis la maman d'une enfant de 9 ans qui fréquente l'école primaire du 50 Rue Vauvenargues à Paris dans le 18ème.

j'ai été très touchée par la détresse des parents de Luisa-Maria et Sarah lorsqu'ils ont appris que leur demande d'obtention de carte de séjour vie privée et familiale a été refusée.

Cette famille a quitté la Colombie dans des conditions tragiques et voyait la France comme un havre de paix pour leurs petites filles pourraient continuer à grandir et s'épanouir comme elles l'ont fait jusqu'à ce jour.

Les progrès de Luisa depuis son arirvé en France sont indéniables quant à sa petite soeur sarah, âgée alors de 9 mois , elle ne connaît pas d'autre patrie que la France.

Cette famille, connue, estimée dans notre école est un parfait exemple d'intégration et je suis fière en tant que citoyenne que mon pays ait pu contribuer à leur donner une seconde chance.

Alors s'il vous plait ne la leur enlevons pas aujourd'hui et accordons leur pour propre bien être la possibilité de poursuivre leur chemin chez nous.

Et faisons que nous n'ayons pas rendre compte à nos enfants lorsqu'ils nous interrogeront sur l'absence de Luisa-Maria et de Sarah de leur école.

Je vous remercie par avance, Monsieur le Ministre, de l'attention que vous porterez à la situations de ces deux enfants.

Dans cette attente, je vous prie d'agréer, Monsieur le Ministre, mes sincères salutations.

Marine Le Garrec"



"Lettre ministére Intérieur

Cher monsieur
Plusieurs couriels vous ont déja été envoyer concernant les enfants
Louisa Maria et Sara de l'école élémentaire Vauvenargue Paris 18 iéme.
Nos enfants fréquentent ces deux petites filles depuis plus de 3 ans.
Nous ne comprenont pas cet acharnement a vouloir expulser ces deux
filettes et leurs parents, qui sont en France depuis 5 ans, et qui ne
demandent qu'à vivre parmi nous. Est ce la face de la République que
nous devont montrer à nos enfants? Comment leur expliquer de tels
comportements de la part des autorités francaises ?
Devont nous juste accepter cela par ce que c'est la loi?
En espérant que ces appels ne seront pas vains.
Cordialement
Anne et Pascal Agranat"


"Monsieur le Ministre,

Je suis parents d’élèves de l école 50 rue Vauvenargues 75018 Paris, et je suis écoeuré par ce que subit la famille de Sara et Luisa. Cette famille va être renvoyée comme s’il s’agissait de vulgaires « délinquants »??? Alors qu’elle est parfaitement intégrée dans le system français à tout points de vue !

Je me permets de vous citer, Monsieur le Ministre :
« Aujourd'hui nous vivons une immigration subie. L'objectif est de passer à une immigration choisie. Et il nous faut, catégorie par catégorie, fixer les objectifs de flux migratoires que nous acceptons. Il en va – chacun peut le mesurer – de notre capacité à intégrer les immigrés qui se trouvent chez nous en situation régulière, et leurs enfants. »

Cette famille fait partie de celles que vos concitoyens ‘ ONT CHOISIS ’ ! La renvoyer vers un pays méconnu de leurs enfants, revient à vous contredire vous-même Monsieur le Ministre… cela n’a plus rien avoir avec la capacité d’intégrer les immigrés, mais plutôt à établir des chiffres positifs pour votre politique, et là encore je vous cite :
« Je mesure les efforts déjà accomplis pour atteindre les objectifs fixés. Entre 2002 et 2004, les reconduites effectives ont augmenté de 72 %. Et dans les cinq premiers mois de 2005, 7 885 étrangers ont été éloignés, ce qui représente une progression de 22 % par rapport à la même période de 2004. La mise en place de pôles d'éloignement autour des préfets constitue à cet égard un réel succès, qui servira d'ailleurs de modèle pour d’autres expériences liées à la réforme de l’Etat…

Je fixe à chacun d'entre vous un objectif ambitieux : augmenter de 50 % le nombre d'éloignements effectifs d'étrangers en situation irrégulière par rapport à 2004, ce qui permettra de reconduire cette année 23 000 étrangers en situation irrégulière. Pour cela, j'attends de vous toute l'énergie nécessaire. Et vous pouvez compter sur moi pour agir sur les deux principaux leviers qui vous permettront de tenir ces objectifs. »

Cette famille n’a qu’un objectif, rester et être complètement intégrée dans notre pays, ce qui est déjà largement le cas.

Oseriez vous, Monsieur le ministre, venir sur place afin d’expliquer aux enfants de toute l’école Vauvenargues, le but du refus de papiers pour cette famille ??????

Si vous voulez être sélectif dans le contrôle de l’immigration, voilà une occasion que vous ne pouvez pas rater Monsieur le ministre, une famille largement active au niveau associatif, des enfants qui ne connaissent que la France et qui aiment ce pays, et qui sont effrayés à l’idée de devoir le quitter.

Toute l’école et les parents d’élèves n’attendent qu’un geste de votre part à défaut de réponse, Permettez à cette famille de rester et de vivre dans ce pays.

Vous souhaitant bonne lecture, Monsieur le Ministre, je vous prie de recevoir mes meilleures salutations.

Cordialement

Vidal CHOUEIB"


"Sara et Luisa-Maria de l'école Vauvenargues Paris18 doivent rester en
France ...

Monsieur le Ministre,
Enseignante, j'ai rencontré Sara losqu'elle avait 3ans, alors qu'elle
débutait sa vie d'écolière et sa vie de citoyenne, ici, en France. Je
l'ai vue grandir et s'épanouir, avec les siens et parmi nous, ici en
France. Intégrée? Elle l'est, tout comme sa famille. La question que je
me pose aujourd'hui c'est "comment expliquer à nos élèves et à nos
enfants qu'une loi va à l'encontre des plus fondamentaux fondements de
notre République,ici, en France?" . Dites-moi, je vous prie, Monsieur
le Ministre, comment leur expliquer que cela puisse arriver, ici, en
France? Dans l'attente, d'une réponse de votre part, Monsieur le
Ministre, je vous prie d'agréer mes respectueuses salutations, ici à
Paris, en France, le 19 octobre 2005 Catherine Pascal


"Lettre ouverte au Ministre de l'Intérieur

Nous sommes, dans nos pratiques associative et professionnelles respectives,
régulièrement confrontés à la situation de personnes de nationalité
étrangère juridiquement qualifiées de demandeurs d¹asile pour certains et de
« sans papiers » pour d¹autres.

A ce titre, mais aussi en qualité de citoyens responsables, nous vous
faisons bien volontiers part des réflexions que nous inspirent les
déclarations publiques que vous tenez régulièrement à l¹encontre de ces
catégories d¹étrangers et de la politique actuellement menée à leur
encontre.

Vous avez ainsi à plusieurs reprises déclaré que vous entendez, par tous
moyens, intensifier les reconduites à la frontière en précisant qu¹elles
seront « exécutées avec humanité ».

Dans ce cadre et à cette fin, vous avez adressé début septembre 2005 une
lettre à tous les Préfets de la République aux termes de laquelle vous
écrivez notamment :

« Je vous ai fixé des objectifs chiffrés, en vous demandant de procéder au
minimum à 23 000 éloignements d¹étrangers en situation irrégulière cette
année. Je constate qu¹à la fin du mois d¹août, 12 849 étrangers avaient fait
l¹objet d¹une mesure effective d¹éloignement : sur huit mois, 56% des
objectifs ont été atteints. Il vous reste donc cinq mois pour accentuer
l¹effort
(Š) ; plus encore qu¹une obligation de moyens, c¹est une obligation de
résultats qui vous est fixée (Š) ; je vous demande de savoir résister aux
pressions de tels collectifs ou coordinations qui ne représentent qu¹eux -
mêmes ».


> - 2 -

Nous faisons tout d¹abord observer qu¹une reconduite à la frontière ne peut
être « effectuée avec humanité » et ce, tant au niveau de la personne
soumise à un éloignement que par celles et ceux chargés de la mise en ¦uvre
d¹une telle mesure.

Pour les personnes soumises à cette mesure, les termes « reconduite » et «
humanité » ne peuvent jamais se rencontrer. La mesure de reconduite a
nécessairement pour effet principal de nier tant l¹avenir que le passé du
reconduit ; elle est intrinsèquement ressentie par l¹étranger comme une
violence niant son être psychologique, affectif, social, politique,
biologique ou encore juridique, tous éléments fondant son humanité.

Vous n¹ignorez pas que notamment les demandeurs d¹asile déboutés, ainsi que
leurs enfants mineurs d¹âge, sont souvent présents sur notre territoire
depuis de nombreuses années avant que ne soit prononcée à leur encontre une
mesure de reconduite forcée.

Au cours de ces années de présence, les enfants sont ainsi scolarisés
conformément aux dispositions légales en vigueur.

Ces enfants acquièrent très vite la maîtrise de la langue française laquelle
les situera désormais dans leurs références présentes et futures ainsi que
dans leur histoire ; à leur jeune âge, l¹intégralité de leurs liens
scolaires, amicaux et en général relationnels, tous éléments profondément
humains, s¹établit ainsi en France.

Dans ces conditions, une mesure de reconduite prise à l¹encontre de leurs
parents et visant au retour de l¹intégralité de la famille dans le pays
d¹origine comporte nécessairement pour ces enfants de profonds troubles de la
personnalité. Ces troubles sont la conséquence directe et immédiate de la
politique (au sens décisionnel de ce terme) que vous menez à l¹encontre de
ces personnes.

Nous avons été confrontés à maintes reprises au désarroi et à
l¹interpellation d¹adolescents de nationalité étrangère face à ce qu¹ils ressentaient comme étant des mesures brutales et incompréhensibles prises à l¹encontre de leurs parents ; à l¹âge de tous les espoirs, ces adolescents aspirent légitimement à leur épanouissement ici et maintenant.

Au vu des conséquences entraînées par une reconduite vers le pays d¹origine
des parents, une telle mesure est pour ces enfants, tout comme pour leurs
auteurs, considérée comme étant dŒune violence aux effets démesurés et
inacceptables pour qui se targue dŒêtre civilisé.

Dans le ressenti de l¹étranger, il n¹existe ainsi aucune mesure de
reconduite faite avec humanité.

Aux termes de la lettre précitée, vous assignez aux Préfets des obligations
de résultats chiffrés, ce qui signifie que tous les moyens doivent être
utilisés afin de satisfaire l¹objectif de « 23 000 éloignements au minimum
pour la présente année« .

Parmi les étrangers ainsi visés se trouvent nécessairement des déboutés du
droit d¹asile pourtant présents sur notre territoire, avec leurs enfants,
depuis de nombreuses années.

Nous vous demandons de ne plus maltraiter ces personnes.

Vous demandez également à l¹autorité préfectorale « de savoir résister aux
pressions de tels ou tels collectifs ou coordinations qui ne représentent
qu¹eux - mêmes ».


- 3 -

Nous faisons observer que les membres desdits collectifs ou coordinations ne
font qu¹exercer leurs droits civiques et citoyens en dénonçant avec leurs
moyens des situations proprement inhumaines ; c¹est ainsi notamment que des
enseignants ne peuvent tolérer légitimement et légalement l¹irruption de
forces de l¹ordre au sein d¹enceintes scolaires. Ces pratiques sont d¹un
autre temps.


Il est de vitale démocratie que des citoyens responsables et respectueux de
l¹autre, quel qu¹il soit, dénoncent des situations et des pratiques sans
lesquelles l¹arbitraire total règnerait face à des êtres humains par
définition fragilisés et démunis.

Vous écrivez enfin aux Préfets : « je sais que l¹efficacité accrue de
l¹OFPRA et de la Commission des Recours a pour effet d¹augmenter le nombre des
déboutés d¹asile et de leurs familles, qui pourrait atteindre plusieurs
dizaines de milliers dans les mois à venir ».

Nous vous demandons de respecter tant l¹autorité que les décisions
judiciaires.

Une telle rédaction est en effet interpellative ; savez-vous seulement que
la Commission des Recours des Réfugiés a, depuis la loi du 10 décembre 2003,
le caractère de juridiction administrative statuant à ce titre en toute
indépendance et donc à l¹abri de toute pression politique ou autre.

Vous ne pouvez décemment constater que « l¹efficacité accrue » de la
juridiction précitée «a pour effet d¹augmenter le nombre de déboutés du
droit d¹asile et de leurs familles (Š) », alors que la Commission des
Recours des Réfugiés rend des décisions conformes au droit positif, revêtues
de l¹autorité de la chose jugée et susceptibles de recours devant une
juridiction supérieure, tous éléments insusceptibles de recevoir le
qualificatif « d¹efficacité« .

L¹asile politique constitue (encore) dans notre pays un droit, reconnu et
protégé par de nombreuses conventions internationales ; il concerne
cependant comme justiciables les seuls étrangers et il ne saurait être
question d¹exiger de la juridiction précitée, appelée à statuer sur leurs
demandes, une efficacité juridictionnelle destinée à les voir déboutés .

Il en va tout simplement de l¹Etat de Droit.


Nous vous prions de croire, Monsieur le Ministre, en l¹expression de notre
civisme républicain, fraternel et vigilant loin d¹être sécurisé par les
effets de votre politique ,


Véronique DUTRIEZ Georges-Yoram FEDERMANN
Jean - Marie HALLER Christine MENGUS
Séverine RUDLOFF