SLMMC écrit au Ministère de l'intérieur

Monsieur le Ministre de l'intérieur, Sara et Luisa-Maria de l'école élémentaire 50 rue Vauvenargues Paris 18ème doivent rester en France ! Voici les écrits adréssés par les membres du comité de soutien à SLMMC

Monday, October 24, 2005

Lettre au Ministre de l'Education Nationale

Monsieur le Ministre,

Deux élèves colombiennes de l'école élémentaire 50 rue Vauvenargues Paris 18ème sont invitées à quitter la France avec leurs parents.
Il s'agit de Sara Sanchez Bedoya (6 ans en CP) et Luisa Sanchez Bedoya (bientôt 11 ans en CM2).
Le jugement aura lieu jeudi 27 octobre 2005 12h30 devant le Tribunal Administratif de Paris.

En tant que parent d'une élève de cet établissement, j'ai besoin de vos conseils pédagogiques et ministériels.
Devons-nous (parents) protéger et cacher Sara et Luisa d'une expulsion vers la Colombie, pays où leur grand-mère et leur oncle ont été tués par balle, et leur père torturé devant les yeux de Luisa l'aînée ?
Devons-nous (parents) expliquer à nos enfants qu'il faut respecter les décisions du Préfet de Police de Paris Pierre Mutz, par respect de la République Française dans laquelle nous vivons ?

Pourtant en mai 2005, élèves enseignants et parents avons dévoilé des plaques à la mémoire de 3 jeunes filles de l'école 50 rue Vauvenargues Paris 18ème, décédées dans les camps de concentration lors de l'occupation allemande entre 1940 et 1944.
Enfants (de 5 a 11 ans), enseignants et parents ont été profondément émus en écoutant le témoignage d'une femme d'un certain âge. Cette personne d'origine juive avait été "cachée " par son institutrice durant l'occupation allemande. En mai 2005, elle était devant nous emplie d'émotion, saluant la mémoire de son enseignante qui lui avait sauvé la vie.
Adultes et enfants tentaient de retenir les glandes lacrymales.
Cette femme extraordinaire était venue quelques semaines plus tôt bavarder avec les enfants (dont Luisa-Maria) de l'école élémentaire 50 rue Vauvenargues Paris 18ème afin de témoigner de la " chance " d'avoir vécue quelques années sous l'aile protectrice de celle qui l'appelait " ma princesse " et d'être en vie en 2005.

Aujourd'hui je dois tenter d'expliquer à mon enfant (comme d'autres parents de l'école élémentaire 50 rue Vauvenargues Paris 18ème) que cette institutrice en pleine occupation allemande avait désobéit à ses supérieurs et sauver la vie d'un enfant. Mais comment ?
Qui avait la certitude durant l'occupation allemande lors de la seconde guerre mondiale que les camps de concentrations tuaient juifs, tziganes, communistes, homosexuels, opposants ?
Cette institutrice a fait son devoir d'être humain et j'ai connu ses deux filles (présentes et en larmes à la cérémonie). Cette institutrice est décédée il y a 2 ans. Par contre j'ai vu de mes propres yeux la petite fille devenue une femme d'un certain âge sauvée par cette enseignante qui a bafoué l'ordre et la hiérarchie.

Oseriez-vous Monsieur le Ministre de l'Education Nationale menacer les actuels enseignants de l'école élémentaire 50 rue Vauvenargues Paris 18ème ainsi que les parents d'élèves qui se mobilisent afin que Sara et Luisa-Maria ne soient pas les tristes noms gravés sur une plaque dans quelques années car la France les a expulsé et qu'elles auraient subit le même sort que leur grand-mère et leur oncle ?
Ou bien des inspecteurs de l'Académie de Paris (qui dépendent de votre ministère) oseraient-ils intervenir auprès des enseignants de l'école élémentaire 50 rue Vauvenargues Paris 18ème afin de les intimider en expliquant par exemple qu'il ne faut pas s'opposer aux forces de l'ordre qui viendraient arrêter Sara et Luisa-Maria ?
Et je pense à nouveau à cette institutrice qui à sauver cette enfant devenue une personne âgée …

Aujourd'hui je dois répondre aux questions de mon enfant (comme d'autres parents de l'école élémentaire 50 rue Vauvenargues Paris 18ème doivent répondre aux questions de leurs enfants) , et je ne trouve pas de réponse cohérente.

Alors je le vous demande Monsieur le Ministre, en tant que père, que puis-je expliquer à mon enfant ?

Hervé Perrot

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